Vos petites questions #2
Merci pour votre participation à cette petite rubrique que je n'imaginais pas si importante. Votre enthousiasme me touche ! J'ai plus ou moins essayé de regrouper vos questions par thème pour rendre les articles lisibles. Voici une première salve de questions, les autres viendront plus tard, promis !
Un adage dans la vie qui vous fait avancer sur les routes ?
Il en faut peu pour être heureux
Vraiment très peu pour être heureux
Il faut se satisfaire du nécessaire
Un peu d'eau fraîche et de verdure
Que nous procure la nature...
Ce n'est pas pour rien que notre camping-car s'appelle Baloo ! On a bien conscience de notre chance, mais on aime aussi croire que chacun peut provoquer un peu son bonheur en bousculant ses habitudes, en changeant de point de vue ou en profitant des jolies choses que la vie nous offre au quotidien.
Le déclic ?
G A S P A R D
Au début de ma seconde grossesse j'ai commencé à me sentir prise au piège dans notre vie parisienne. Si nous avons adoré vivre dans cette ville magique pendant plusieurs années, j'avais la certitude que tout allait s'accélérer avec l'arrivée de notre second enfant, que notre quotidien serait encore plus fatigant et que cette vie citadine ne nous correspondrait plus. Nous rêvions depuis longtemps pour notre famille d'une maison à la campagne, d'un jardin et de beaucoup de liberté pour nos enfants ! En ce qui concerne Benoît, le changement de travail est assez facilement envisageable mais je suis professeur des écoles et ma mutation peut encore prendre des années. Des années qui seraient volées à leur enfance. Cette période a été assez angoissante pour moi, j'avais le sentiment de subir notre situation. Dans mon esprit, le sort de ma famille était lié au bon vouloir de l'Éducation Nationale.
À cette époque il était inimaginable pour moi de démissionner (pour faire quoi ensuite ?) ou de devenir mère au foyer dans une nouvelle vie campagnarde (où je n'aurais ni amis ni famille) en attendant la fameuse mutation tant rêvée. J'aurais pu choisir de prendre un congé parental pour ralentir le rythme et profiter de nos enfants mais l'idée de passer mes journées seule avec eux entre notre petit appartement parisien, le métro et les squares du quartier ne me disait vraiment rien. Bref, nous étions dans une impasse et Gaspard n'allait pas tarder à arriver dans nos vies.
Et puis un matin au réveil, l'idée d'un voyage au long cours s'est imposée à moi. J'ai secoué mon amoureux en frétillant d'excitation : "Benoît, j'ai trouvé... On s'en fout, on vend tout et on part faire un tour du monde avec les enfants ! Au pire on revient à Paris dans deux ans et nous aurons profité ensemble de leur enfance au maximum, au mieux de nouveaux horizons s'ouvriront à nous et on saura les saisir !" Il avait encore les yeux brouillés et la bouche pâteuse mais il m'a sourit en s'exclamant : "OK !" Nous sommes partis tout excités chacun de notre côté au travail et l'idée a tourné dans nos têtes toute la journée. Le soir nous en avons reparlé et la décision était prise !
Comment faites-vous pour financer un voyage si long ? Est-ce que vous travaillez ?
C'est sans doutes la question qui revient le plus souvent. Est-ce que notre voyage au long cours coûte cher ? Comment l'avons-nous financé ? Lorsque nous avons imaginé ce projet nous pensions que Benoît devrait faire des missions ponctuelles pour compléter le financement du voyage. Finalement nous n'en avons pas besoin pour le moment.
Pour financer ce voyage nous avons vendu notre appartement parisien que nous avions totalement rénové dans l'espoir de repartir avec au moins notre apport de départ. La vente a été bien supérieure à nos espérances et l'argent généré nous permet de financer ce voyage dans son intégralité tout en gardant une cagnotte de secours pour notre retour (ce qui n'était pas prévu initialement). Concrètement pour acheter le camping-car et voyager nous disposions de cinquante mille euros. Nous avons estimé que nous pourrions voyager deux ans avec cet argent. Pour le moment le budget prévisionnel est respecté, je vous renvoi vers cette page pour plus de détails.
Il est bien sûr possible de voyager avec un budget moins important, moins longtemps ou en étant un peu plus attentif à la dépense. Nous mangeons assez souvent à l'extérieur, c'est un poste de dépense que l'on pourrait facilement diminuer si l'on n'était pas aussi curieux et gourmands. Nous avons aussi rénové notre camping-car ce qui n'était pas absolument nécessaire mais qui était important pour nous. Bref, notre budget peut vous donner une idée mais n'est en aucun cas représentatif ! Il existe autant de voyages que de budgets, de familles, de financements, de projets...
Si le sujet vous intéresse voici un article où différentes familles expliquent comment elles ont financé leur voyage au long cours.
Mais du coup vous faites comment... un congé sans solde ?
Benoît est ingénieur en informatique, un domaine où l'on trouve sans peine du travail. Il a démissionné après avoir expliqué son projet à ses patrons (qui étaient ravis pour lui !) en sachant qu'il n'aurait à priori pas de difficultés particulières à retrouver un travail à son retour. Il continue à coder régulièrement sur des projets perso pour le plaisir et pour garder le niveau. Quand à moi je suis professeur des écoles et je profite d'un congé parental de droit jusqu'aux trois ans de Gaspard pour voyager.
Vous avez prévu de voyager combien de temps ? Avez-vous une date de retour en France ?
Lorsque nous avons imaginé ce projet nous nous sommes dit que si nous prenions le risque de tout quitter il fallait que le jeu en vaille la chandelle. Nous avons décidé de ne vendre notre appartement qu'à condition que ça puisse financer deux ans de voyage. L'objectif étant largement atteint nous envisageons de voyager peut-être un peu moins, peut-être un peu plus... en fonction de nos envies et de nos finances.
La famille et les amis ne vous manquent pas trop ?
Papa, maman, d'avance pardon xD Non, la famille ne nous manque pas trop. Jusqu'à présent nous avons réussi à rester assez régulièrement en contact par téléphone et par mail. Et pour notre plus grand bonheur, nos parents nous ont rejoint une fois chacun au cours du voyage. Nous ne les voyions pas si souvent que ça lorsque nous étions parisiens alors nous ne ressentons pas vraiment de manque. Nous ressentons juste le besoin de les avoir au téléphone pour entendre leur voix de temps en temps (moins d'une fois par semaine), notamment lors des coups de mous ou lorsque Charlie réclame ses grands-parents !
En revanche les copains... C'est ce qui nous manque le plus en voyage ! Plus que Billie notre chat, que notre baignoire, que notre grand lit, que le bon fromage, que les crêpes du marché, que les religieuses au chocolat ou que la baguette encore chaude du boulanger. Les copains et les soirées entre adultes à refaire le monde, la bonne bière et les derniers potins, le verre en terrasse et... Bref, les copains !
Et le retour ?
Quel retour ?
Non je plaisante.
Aaaah le fameux retour ! Et bien pour tout vous dire nous adorons vivre cette aventure avec nos enfants et nous sommes ravis d'arpenter les routes pour un temps mais une maison à la campagne reste notre objectif premier. La vie dans un vieux camping-car de 1992 c'est chouette mais un peu spartiate et nous n'imaginons pas que ça puisse devenir un projet de vie à long terme. Nous rêvons toujours d'une jolie maison avec un chouette jardin, un potager, une balançoire et un peu plus de confort que notre Baloo ! Nous ne retournerons pas à Paris, c'est la seule chose certaine. Ce voyage nous a permis de prendre du recul et je sais aujourd'hui que je suis prête à mettre mon travail de côté le temps qu'il faudra pour obtenir cette fichue mutation (j'ai la possibilité de demander une disponibilité pour rapprochement de conjoint, ou pour m'occuper de mes enfants jusqu'à leurs sept ans). Je sais que j'aurai toujours mille projets en tête et que je trouverai où investir mon énergie, même dans un village perdu. Nous nous ferons des amis, nous reconstruirons notre univers comme nous l'avons toujours fait jusqu'à présent. Du coup je ne dirais pas qu'on a hâte de rentrer mais... Quelque part tout au fond de nous, on a un peu hâte quand même !